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Traditions alsaciennes
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Traditions alsaciennes

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Fêtes et rites d'hier ou d'aujourd'hui

[ Autour de la naissance ] [ Autour du mariage ] [ Les obsèques ]
[ Autour de Noël ] [ Autour de Pâques ] [ Autres occasions ]
[ Vie quotidienne ] [ Fêtes civiles ]

Autour de Noël
Noël volé ?
Noël, grande fête de la chrétienté, est passé depuis quelques décennies de la célébration de la Nativité de Jésus à des fins mercantiles. A l'origine, une crèche dans les Eglises, puis dans les maisons : c'est plus ou moins encore vrai mais avec beaucoup plus de discrétion et dans des buts pas toujours exclusivement religieux. Maintenant le symbole du sapin de Noël, accompagné de cadeaux a de plus en plus pris de place dans notre société. Synonyme de joie, Noël est au Moyen Age un cri de la foule pour acclamer un heureux événement. La joie du retour de la lumière est devenue commerciale au lieu de rester celle de la naissance du sauveur.

Sainte Lucie et la lumière
Le jour de la Sainte Lucie coïncide en Alsace avec la Sainte Odile, fête de la patronne de notre pays (13 décembre). L'une comme l'autre est d'ailleurs une fête de la lumière. Lucie, martyre méditerranéenne, est devenue très populaire dans les pays germaniques et scandinaves. A ce moment de l'hiver, le coucher du soleil semble commencer à se retarder. Pour célébrer la lumière, dans certaines familles, une fille de la maison venait au cours de la journée ou de la veillée rejoindre le cercle familial, vêtue d'une robe blanche et coiffée d'une couronne tressée de sapin et comportant des bougies allumées. Une semaine après Saint Nicolas, c'était l'occasion de recevoir des fruits, des friandises ou des petits gâteaux. Ailleurs cette coutume est reportée à la nuit de Noël et la jeune fille ne joue plus le rôle de Sainte Lucie mais celui du Christkindel (enfant Jésus)

Père Fouettard ou Hans Trapp ?
Les enfants attendaient avec impatience l'Enfant Jésus qui devait venir avec de menus cadeaux, où une orange était déjà un inestimable trésor. Parfois il y avait une mise en scène, où le rôle de l'enfant Jésus était tenu par un adulte sans que personne parmi les vrais enfants n'ose rien dire par peur de représailles. Il était alors accompagné du Père Fouettard où derrière le déguisement sommaire on reconnaissait un oncle ou un voisin sans rire car il devait être terrible et menaçant et chacun gardait une petite inquiétude que ses menus cadeaux lui passent sous le nez. Dans le nord de l'Alsace, ce Père Fouettard était appelé Hans Trapp, en souvenir d'un seigneur particulièrement détesté, châtelain du Berwartstein (Palatinat) au moyen-âge, qui s'était rendu tristement célèbre par ses actes de brigandage et sa cruauté.

Saint Nicolas
En Alsace, comme dans les pays germaniques, le passage de l'enfant Jésus lors de la nuit de Noël était doublé par une visite de Saint Nicolas. C'est lui qui, avec sa barbe blanche et son habit passé du violet au rouge lors un détour par les pays anglo-saxons, a donné naissance au Père Noël. Suivant les régions, c'est d'ailleurs lui qui est spécialisé en cadeaux, laissant à l'enfant Jésus une existence purement religieuse. Lui aussi est habituellement accompagné par Hans Trapp.

Sapin
Le premier sapin de Noël est apparu à Sélestat au 17ème siècle ; à partir de là, la tradition s'est répandue dans la région. L'annexion de 1871 semble avoir contribué à la répandre en France, en souvenir des provinces perdues : les sapins sont vraiment apparus à cette époque dans le décor des fêtes de Noël. Il y en avait déjà auparavant : le premier arbre de Noël que l'on voit à Paris est celui de la Duchesse d'Orléans, originaire d'Allemagne, installée en 1837 au palais des Tuileries. A cette époque on y accrochait des sucreries et de menus cadeaux pour les enfants, ainsi que des pommes, en souvenir de celle qu'aurait croqué Adam, ce qui lui avait valu d'être expulsé du paradis terrestre, et des hosties en souvenir de Jésus,le deuxième Adam, qui nous a rouvert les portes du paradis.

Couronne de Noël

Devant les portes, sur les cheminées ou dans les salons, on voyait autrefois fleurir des couronnes de Noël pendant le temps de l'Avent. Cette habitude germanique bien implantée en Alsace tend actuellement à se répandre dans d'autres régions de France. La couronne est destinée à accompagner le temps de l'Avent ; elle comporte habituellement quatre bougies qu'on allume lors des quatre dimanches de l'Avent.

Marché de Noël
La tradition du Marché de Noël de Strasbourg (Christkindelmaerik) remonte à 1545 ; c'est un des plus anciens d'Europe. Depuis elle s'est largement répandue en Alsace mais comme pour tous ce qui touche à Noël l'aspect commercial est devenu prépondérant.

Bredele de Noël
Selon une ancienne tradition toujours très vivace, la fête de Noël est l'occasion de faire des petits gâteaux de formes très diverses (bredele) et de diverses saveurs dont l'anis. On leur donnait aussi des décors et des formes de scènes de la vie courante ou de la bible, qu'on appelle Springerlé, pour lesquels il existe des moules en terre cuite souvent très originaux et qui sont en eux-mêmes des œuvres d'art.

Gerbe de Noël
Dans le Sundgau, chaque fermier constituait lors des récoltes une "gerbe de bonheur", gardée précieusement dans la ferme comme un talisman. Chaque Noël, des jeunes passaient de maison en maison et demandaient des épis pris sur la gerbe de bonheur. Avec ces épis, ils constituaient une gerbe qu'ils accrochaient à un bâton ou à un arbre et qui était dressée devant l'église pour que les oiseaux puissent venir y picorer. Ils étaient considérés comme les âmes des morts dont on prenait ainsi soin.

Cartes de vœux
Coutume répandue un peu partout, certes. Mais en Alsace, cette habitude des vœux de nouvel an remonte au 15ème siècle.

Chandeleur
C'est en quelque sorte la dernière des fêtes de Noël. Les cierges bénis à cette occasion étaient conservés soigneusement. Ils étaient censés protéger des intempéries ; ce sont eux qu'on allumait auprès d'un mourant pour accompagner son agonie et ils constituaient la promesse de printemps puisqu'on considérait que cette date constituait un tournant du printemps.
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