Légendes            alsaciennes
Sommaire


Légendes alsaciennes

Lacs, rivières et cascades
Entre villages, forêts et montagnes
Autour des châteaux
Eglises, saints et diables
D'un rocher à l'autre
Nains, géants, elfes et fées

Eglises, saints et diables


Lacs, rivières et cascades

Entre villages, forêts et montagnes

Autour des châteaux

D'un rocher à l'autre

Nains, géants, elfes et fées

Saint Michel - diable : 1 - 0
Pour expliquer que les maisons de Labaroche sont disséminées dans la montagne, une légende raconte que le diable mettait toutes les maisons dans un grand sac. Furieux, Saint Michel se précipite, crève le sac et les maisons tombent un peu partout dans les prés...

L'ermitage de Kaysersberg
Aux rochers qui font face au château de Kaysersberg s'accroche une chapelle. On dit que la fille du seigneur de Hohnack était amoureuse d'un chevalier de Ribeaupierre qui voulut faire fortune en se mettant au service du roi de Sicile. Mais le temps passa et son amoureuse le crut mort : elle décida d'entrer à l'abbaye d'Alspach. Le chevalier rentra trop tard et décida de se retirer du monde. Il construisit un ermitage où il resta uni à sa belle dans la prière.

La vigne et les guèpes
Un seigneur de Sigolsheim avait offert une vigne à Saint Déodat (saint Dié). A la mort du saint, il voulut reprendre la vigne et offrir de son vin à ses invités : au lieu de cela, c'est un essaim de guèpes qui s'échappa du tonneau et le seigneur promit de rendre la vigne pour en être délivré.

Les Trois Epis
La fondation des Trois-Epis est dûe à une apparition mariale à un forgeron d'Orbey qui allait au marché de Niedermorschwihr. Ne pouvant plus soulever son sac, il promet de construire une chapelle. La légende s'est ajoutée à la tradition. Ainsi il paraît que le diable voulut sans succès empêcher la construction ; constatant son échec, il tente de la détruire en jetant un énorme rocher, sans dommage. On dit aussi qu'un voyou avait dérobé un ostensoir et s'était enfui dans la montagne où un orage l'oblige à se débarrasser de l'hostie. Le lendemain on la retrouva accrochée à trois épis qui avaient poussé là et entourée d'abeilles qui lui offraient couronne et tabernacle de cire : c'est pourquoi on aurait construit la chapelle.

Le forgeron diabolique
Il y avait à Ostheim un forgeron mécréant qui voulut travailler un dimanche. Manquant de fer, il demanda au courrier de la poste de l'emmener à cheval à Ribeauvillé. Celui-ci accepta, mais la course devint endiablée, le cheval s'envola vers Sainte-Marie-aux-Mines. Le courrier pria Dieu de le délivrer et se retrouva près d'une chapelle. Revenu à Ostheim, il alla à la forge et trouva le corps calciné du forgeron, qui réapparut cepandant le jour de ses obsèques pour se moquer des habitants. On constata que le cercueil était vide mais on ne revit jamais le forgeron diabolique.

Sainte Hune
Sainte Huna était réputée pour sa bonté. Ayant appris que Saint Déodat (fondateur de Saint Dié) était dans les parages, elle envoya chaque semaine un âne lui porter des provisions ; jusqu'au jour où l'âne fut dévoré par un loup : alors c'est le loup que la sainte envoya porter les provisions, sans qu'il résiste.

Le voleur de joncs
Une nuit, un paysan voulut voler des joncs sur un pré qui appartenait à sainte Huna. Mal lui en prit : le fagot devint si lourd qu'il ne pouvait le soulever et une main invisible lui administra une volée de coups de bâton.

La fontaine de Hunawihr
Une année de mauvaise vendange, on s'aperçut que la fontaine Sainte Huna, au pied de l'église de Hunawihr, donnait un excellent vin qui fit la fortune des habitants...

Les joueurs de cartes
Dans une auberge de Lièpvre, un groupe jouait aux cartes la nuit de Noël. Quand retentirent les cloches appelant à la messe de minuit, l'un d'eux voulut partir malgré l'insistance des autres. Un étranger arriva alors et se proposa à le remplacer et la partie continua. Un des joueurs ayant fait tomber une carte vit sous la table les pieds fourchus de l'étranger et s'écria "Jésus, Marie !" Aussitôt l'étranger disparut et les compères comprirent qu'ils avaient joué avec le diable, une nuit de Noël... et qu'ils avaient eu de la chance.

Le chameau de Niedermunster
On dit que Charlemagne avait donné une relique de la Sainte Croix à Hugues de Bourgogne. Celui-ci la fit enchâsser dans une grande croix qui fut placée sur le dos d'un chameau, qu'on envoya à l'aventure, sous la garde de chevaliers. L'animal monta vers l'Alsace et finit sa course à l'abbaye de Niedermunster, qui hérita de la précieuse relique. Les chevaliers se retirèrent tout près et construisirent l'ermitage de Saint Jacques ; une pierre en plein milieu de la chapelle, évoque la bosse d'un chameau. Un souvenir de leur expédition, ou plus probablement un ancien monument druidique christianisé ? Quant à la croix, elle fut conservée à Niedermunster jusqu'à la destruction de l'abbaye ; confiée d'abord à Hohenbourg puis aux jésuites de Molsheim, mais on perd sa trace à la Révolution. Le chameau portant la croix figura sur les armoiries du monastère et se retrouve encore dans la forêt sur des pierres-bornes.

Richarde d'Andlau
Richarde était la fille du comte d'Alsace Erchangard, qui l'offrit en mariage à l'empereur Charles le Gros. Mou et crédule, il laissait sa femme gouverner avec poigne, jusqu'au jour ou des jaloux l'accusèrent d'adultère avec l'évêque qu'elle avait choisi comme chancelier. Soumise jugement de Dieu, elle traversa pieds nus des braises sans dommage ; bien que disculpée, elle quitta l'empereur qui termina misérablement sa vie. Elle revint en Alsace où une vision l'avait appelée à construire une abbaye dans le lieu le plus sauvage qu'elle trouverait. Un jour, elle vit une ourse gratter la terre dans une profonde forêt : c'était l'endroit attendu ; ainsi naquit l'abbaye d'Andlau, où Richarde se retira. En souvenir, les ours étaient toujours accueillis dans la petite ville. Une statue d'ourse se trouve encore dans la crypte de l'église abbatiale.

La chapelle du Guirbaden
On décida de construire une chapelle à côté du Guirbaden. Le diable l'ayant appris réunit une armée de diablotins qui en une nuit construit une auberge et pave la route. Quand les ouvriers arrivent, ils découvrent avec surprise le spectacle ; l'un d'eux monte planter une croix sur le toit et la maison s'écroule. Ce sont alors des anges qui construisent la chapelle ; le diable veut la bombarder de rochers mais saint Wendelin en personne l'en empêche et de dépit il rejoint les enfers sans insister.

Le festin de Nideck
Un seigneur de Nideck invita ses pairs à un grand festin un jour de Toussaint. Passablement éméchés, les seigneurs décidèrent d'une chasse. On poursuivit un auroch jusqu'à minuit sans succès. Au retour au château, un spectre jeta sur eux une malédiction : ils disparurent et nul ne les revit jamais.

Saint Florent
Florent s'était établi dans la vallée de la Hasel où il fonda une abbaye, que le roi se proposait de doter. Florent demanda la terre dont son âne ferait le tour en une journée. Le roi promit, pensant ne pas risquer grand-chose. Il n'avait pas prévu que l'âne survolté allait presque faire le tour de l'Alsace...

Le Christ, la pauvre femme et la meunière
On dit que le Christ passa par Wolxheim et fut hébergé par une pauvre femme qui le reçut avec bonté sans le reconnaître. Pour la remercier, il lui promit que son premier geste serait béni puis il partit. Elle prit la cruche de vin pour remettre ce qui restait dans le tonneau, et la cruche ne s'arrêta pas de couler, remplissant cuves et tonneaux et faisant la richesse de la vieille femme. Jalouse, la meunière souhaita recevoir aussi ce providentiel visiteur. Bien reçu quand il vint, il fit la même promesse. Elle voulut aller compter ses écus mais fit malencontreusement tomber une cruche d'eau qu'elle ramassa et qui ne cessa plus de couler, jusqu'à ce qu'un ermite, ignorant manifestement l'identité du responsable du maléfice, y mette fin...

Aide-toi, le ciel t'aidera
Une autre fois, le Christ arriva déguisé en mendiant chez un cultivateur pauvre menacé de saisie par un créancier. Entendant ses malheurs, il posa une lanterne à l'entrée de la grange, que le blé envahit. Le cultivateur et sa famille, sauvés de leur malheur et de la pauvreté, devinrent paresseux. Alors la source de blé se tarit. Pour la relancer, il voulut poser sa lanterne dans la grange, et ne réussit qu'à y mettre le feu...

Le couvent de Westhoffen
Près de Westhoffen, un couvent abritait des moines indignes qui envoyèrent un serviteur acheter de la viande un vendredi. Quand il revint, le couvent avait disparu ; il n’en restait qu’un marécage, qui subsiste aujourd’hui, et d’où sortait le chant lugubre d’un coq.

le sapin de Thannenkirch
Un jour, une jeune fille, importunée par un amoureux trop entreprenant, se réfugia dans une chapelle au pied du Taennchel, qui se transforma en un sapin pour l'envelopper et la soustraire à son poursuivant. Elle put sortir du sapin et rentrer chez elle, et le village, Thannenkirch, garda le souvenir du sapin salvateur.

Les fantômes de Liepvre
L'ancienne église du prieuré de Liepvre, fondé par Fulrad de Saint-Denis, abritait des tombeaux. Dans l'un d'eux reposait une jeune femme qui en sortait parfois la nuit et errait dans les forêts du Chalmont. On dit que c'était une fille de Charlemagne et qu'elle venait rejoindre son père qui aimait chasser dans les environs.

la chapelle Saint Sébastien
Une grande croix fut érigée devant la chapelle Saint Sélastien de Dambach. Mais la tête du Christ était si lourde que personne ne put la mettre en place. On la laissa par terre pour la nuit. Pourtant, le lendemain, la tête était à sa place ; un homme, blessé par une flèche, qui venait souvent y prier, prétendit que des anges l'avaient mise en place pendant la nuit et qu'il s'était trouvé guéri de sa blessure.

Les rois mages
Comme chacun sait, les rois mages ont leur tombeau à Cologne. Ce qu'on sait moins, c'est que chaque année ils en sortent le jour de l'Epiphanie et remontent la vallée du Rhin jusqu'au Champ du Feu, qu'ils purifient des sorcières et autres engeances diaboliques qui y pullulent en y jetant de l'or, de l'encens et de la myrrhe...

Le kugelhopf
Avant d'arriver à Cologne, les rois mages venant de Palestine, s'arrêtèrent à Ribeauvillé, et pour remercier leu hôte, un brave homme nommé Kugel, ils lui confectionnèrent une pâtisserie dont il conserva la recette... Et ceux qui prétendent que le kugelhopf est originaire d'Autriche dont il aurait été importé par Marie-Antoinette n'y connaissent rien.

La captive de l'Urstein
Un noble avait un château au sommet du Schneeberg. Il était amoureux de la fille du seigneur de Nideck qui refusa de l'épouser. Alors il l'enleva et l'emmena sur l'Urstein, à la garde du diable, qui tournait sans arrêt autour du rocher sous la forme d'un étalon. Comme elle n'avait rien à manger ni à boire, Dieu eut pitié d'elle et fit pousser sur le rocher des arbustes dont les fruits lui permirent de subsister. Un jour, elle parvint à tromper la surveillance du diable et à s'enfuir. Le malin partit à sa poursuite mais il fut arrêté par la sonnerie des cloches qui appelaient à la prière. Il s'enfuit et disparut, à moins qu'il ait été pétrifié dans le rocher du Hengst qui évoque la forme d'un cheval.

Le bûcheron, sa femme et le diable
Un bûcheron qui adorait jouer aux cartes, fit un jour la connaissance d'un colporteur bizarre. Celui-ci revint jouer tous les soirs et comme il gagnait souvent, le bûcheron finit par s'exclamer "mais vous êtes le diable". L'autre approuva et comme il vantait de tout savoir, notamment des animaux, le bûcheron paria qu'il lui montrerait un animal qu'il ne connaissait pas. Sa femme se roula dans la mélasse et les plumes - on se serait cru au far-west - et il l'attacha dans un coin de l'étable. Le diable revint, reconnut son ignorance, paya et disparut. On ne le revit jamais.

La maison du diable
Au pied du Guirbaden, près de village de Laubenheim, un petit chaos rocheux dont les pierres paraissent grossièrement taillées, passe pour être la ruine de la maison que le diable s'était insolamment construite parmi les hommes et que des anges détruisirent à coup de flèches d'or.