pointer ou cliquer sur un panneau














SUR LE CHEMIN DE ST-JACQUES...
Juin 2003

par Marité

voir aussi :

Après avoir dû renoncer à ce même projet en 2001, pour cause de néphrectomie en février, nous nous sommes lancés…

Départ de Strasbourg le dimanche 15 juin vers 9 h, en train jusqu’à Lyon (5 h !) où nous avons changé pour St-Etienne, puis 2ème changement jusqu’au Puy-en-Velay. Ce dernier tronçon, dans les gorges de la Loire, nous offrait un très beau paysage !

A 17 h 30, nous sommes arrivés à l’hôtel St-Jacques, à 5’ de la gare. Quelque peu effrayés par l’étroite façade grise à deux fenêtres, nous avons cependant été enchantés par notre chambre, très mignonne, toute en longueur, avec parquet, deux fenêtres et une excellente literie. Un bon début.

Après une douche et quelque repos plus long que prévu pour cause d’averses, nous sommes partis à l’assaut de la ville du Puy. A travers les escaliers et rues en pente, nous avons visité, jusqu’à la cathédrale, cette petite ville dont plusieurs bâtiments sont inscrits au patrimoine mondial de l’Unesco.

Sur les conseils de notre hôtelier, nous avons dîné « Comme à la maison », tout près de la cathédrale, dans une salle à manger haute de plafond, dans un décor hétéroclite-chic basé sur la récupération. Le vin rouge du pays était trop chaud et nous avons demandé qu’on nous le mette un peu dans le frigo…. Oui, il faisait déjà très chaud !


Le lendemain, lundi 16 juin, après la messe de 7 h à la cathédrale, suivie de la bénédiction aux pèlerins et de l’achat de nos crédanciales (je me demande encore pourquoi nous en avons acheté deux), nous avons encore parcouru quelques rues du Puy et visité le cloître et le Trésor.

Nous avons quitté Le Puy vers 11 h. Premier arrêt à St-Christophe-sur-Dolaizon, pour le déjeuner, mais… le lundi tout est fermé dans le pays, l’auberge, l’épicerie…. Nous avons quand même trouvé de l’eau et il nous restait des noix, pruneaux, gâteaux secs dont il a bien fallu se contenter.

Forte chaleur et beaucoup de bitume (40-50 %). Nous sommes arrivés vers 17 h chez M. et Mme Raveyre, agriculteurs à Bains. Chambre simple mais confortable. Le bonheur ! Douche et promenade dans le village ; acheté aussi un brumisateur qui nous sera bien utile tout au long du périple, mais nous l’ignorions encore. Dîner sympathique à la table d’hôtes, en présence d’autres convives, puis balade dans le village et découverte d’un champ de lentilles vertes du Puy… 55 €/personne l’étape.


Mardi 17 juin

De Bains (975 m) à Monistrol-d’Allier (619 m), seulement 14 km !

Après avoir quitté Bains, sur notre chemin, à droite, une carrière de pouzzolane. Plus loin, le hameau du Fay, d’une belle unité architecturale, nous invite à la photo.

Le lac de l’œuf, en fait une ancienne tourbière située dans une dépression entre deux cônes volcaniques, est surprenant, autant que la brume que nous traversons. Mais quel ravissement lorsque nous sortons du bois, à la vue des champs de céréales striés de bleuets ! Ensuite, nous passons dans le hameau du Chier, pauvre et sinistre…

Beau temps chaud le matin.

Le déjeuner pris dans une auberge de pays à St-Privat-d’Allier nous a coupé les jambes… Ensuite, pluie d’orage pendant deux bonnes heures. Nous bavardons avec un monsieur qui coupe des fougères qu’il utilisera dans son potager pour chasser les pucerons et autres parasites. Il faudra qu’on essaye.

Nous nous réfugions dans la chapelle St-Jacques à Rochegude, 967 m (ancienne place forte protégeant la frontière entre Velay et Gévaudan). De nombreux pèlerins s’y étaient déjà réfugiés ….

Puis le GR s’engage, et nous avec, dans un passage entre deux maisons, en contrebas de la chapelle. Descente rocheuse et difficile, de 600 m de dénivelé (déconseillée par deux habitantes), sur Monistrol-d’Allier, sinistre.

Etape sympathique au Gîte La Tsabone, en dortoir de 2 x 2 lits. Notre première expérience en gîte. Je ronfle et tout le monde dort mal, sauf le Suisse rencontré dans le chapelle, qui avait mis des bouchons d’oreilles. Très bon dîner servi par Mme Vedrenne et petit déjeuner incroyable proposant environ 25 variétés de confiture ! 43 €.


Mercredi 18 juin

De Monistrol-d’Allier (619 m) à Saugues (960 m).

Après avoir fait quelques courses minimum dans l’épicerie-boulangerie très sommaire, nous avons quitté Monistrol en remontant les 600 m que nous avions descendus la veille !

Toujours le beau temps.

Dans la montée de Montaure, chapelle de la Madeleine, grotte close au 17ème siècle d’une façade de pierre surmontée d’un fronton.

Une main courante nous aide à gravir la forte pente, jusqu’au ressaut d’Escluzels. Croisé la Nantaise, partie tôt mais qui redescendait pour récupérer sa pèlerine à La Tsabone. Si elle avait su !

Puis jolie traversée des plateaux et villages de la Margeride.

Nous sommes arrivés fourbus chez Mme Bringier, Les Salles Jeunes, à 30-40 mn de Saugues, hors GR. N’a pas voulu nous chercher, contrairement à ce qui était annoncé dans la documentation, et convenu lors de la réservation. La chambre était correcte mais la taie de traversin sentait la poussière et la sueur ; je n'ai rien dit mais lui ai simplement demandé deux taies d'oreillers pour les oreillers trouvés dans l'armoire. Le dîner, quant à lui, était composé d'une souple claire, d'une viande en sauce extra-dure dont je n'ai pu manger, avec difficulté, qu'un petit morceau, accompagnée d'un riz gluant. Rien à redire aux fromage et dessert. Le repas était accompagné de vin de table Patriarche, même pas carafé pour faire croire à une meilleure qualité de vin. Nous avons payé pour tout cela le prix exorbitant de 34 € x 2 personnes ! et la facture précisait : tarif spécial randonneurs !


Jeudi 19 juin

De Saugues (960 m) aux Faux (1200 m), de 8 h à 18 h. Très chaud, sacs lourds.

La plus longue journée, finalement, égayée par les prés recouverts de gentianes.

Vers l’heure du déjeuner, nous avons quitté le GR pour nous rendre à Chanaleilles, à 15 mn de marche, dont la visite était recommandée. Nous avons été séduits par l’église romane et son clocher-arcade, accolée à une maison (l’ancien presbytère ?) et par une table en bois avec bancs, ombragés, où nous nous sommes arrêtés pour nous sustenter.

En milieu d’après-midi, nous avons pris un verre chez Ginette ; elle propose le gîte et le couvert aux pèlerins, mais il faut vraiment en avoir envie…

Plus loin, des heures plus loin, autre jolie découverte : l’eau de la fontaine St-Roch, d’un goût et d’une fraîcheur délicieux.

Au moment où j’avais fait nos réservations, il ne restait déjà plus de place au Domaine du Sauvage (1292 m), ancienne commanderie de Templiers dont tous les guides vantent l’architecture et la beauté du site, ce qui nous a contraints à deux heures de marche supplémentaires. Mais le ravissement était à l’arrivée : le gite d’étage l’Oustal de Parent, accolé à l’hôtel-restaurant Parent aux Faux est très beau et propre, et le dortoir de 30 places n’était occupé que par 5-6 personnes. Le dîner, servi dans la salle du restaurant, et pris en agréable compagnie, était très bon ; étape *** !

La plus longue journée, et la plus dure pour moi…


Vendredi 20 juin

Des Faux (1200 m) à Aumont-Aubrac (1050 m)
De 7 h 45 à 15 h 45
Très très chaud ! Et très peu d’ombre sur le parcours…

1ère halte au bureau de poste de St-Alban-sur-Limagnole (950 m) où une jeune postière très aimable nous aide, en nous choisissant un carton adapté et nous guidant vers le tarif le plus avantageux, à nous débarrasser de 2.7 kg (2 paires de chaussures et 2 pèlerines).

Aujourd’hui, c’est Gaby qui est en petite forme.

En début d’après-midi, nous arrivons aux Estrets (940 m), joli village avec de nombreuses maisons récentes ou rénovées en pierre du pays ; ça fait riche. Mais qu’il fait chaud ! Heureusement, sur ce morceau du Camino, on trouve encore des fontaines où coule de l’eau potable, ou l’un ou l’autre villageois généreux.

Il y a aux Estrets une ancienne commanderie de l’ordre des hospitaliers et une ancienne chapelle du Moyen-Age mais, trop fatigués, nous n’avons pu les visiter pas plus que, la veille, le domaine du Sauvage.

A Aumont-Aubrac, l’hôtel-restaurant Prunière est vieillot mais propre, et le dîner est très bon. Avant le dîner, balade dans la petite ville, et nous revoyons la Nantaise qui nous décrit l’état malpropre du gîte d’étape.


Samedi 21 juin

D’Aumont-Aubrac (1050) à la ferme des gentianes (1192 m) à Prinsuéjols.

Aumont est la porte de l’Aubrac…. Des prés, des collines, des drailles, quelques burons abandonnés ou simplement fermés, mais point d’arbres, point d’ombre.

Nous sommes tous les deux fatigués ce samedi matin. Ce jour-là, j’ai très mal aux bras d’avoir tant appuyé sur mes bâtons de marche pour soulager mon dos souffrant. J’ai depuis le début une petite sciatalgie à gauche et j’ai beau régler et régler encore mon sac, ça ne s’arrange pas. Et je peste parce que Gaby nous avait fait programmer 13 jours de marche, et tous les marcheurs, ou presque, que nous avons rencontrés, ne font que 7 jours d’affilée. Nous serions alors près du but.

Gaby finit par avoir pitié de moi (enfin ! ☺) et me propose de confier mon sac à Transbagages à partir du lendemain. La grande majorité des marcheurs avec lesquels nous avons parlé font, en effet, porter le plus gros de leurs bagages.

A La Chaze-de-Peyre, nous nous sommes arrêtés dans une jolie petite église qu’un groupe de femmes était en train de fleurir. A l’intérieur, côté nord, des sculptures de têtes d’hommes et d’animaux.

Dès notre arrivée à la ferme des gentianes, bain et lessive d’abord, comme toujours. Ensuite nous nous assurons que le nécessaire pour une journée de marche tiendra dans le sac de Gaby et le reste dans le mien qui sera confié à Transbagages.

Au dîner, bon, copieux et bruyant (grande table d’une quinzaine de personnes, occupée majoritairement par un groupe qui parlait fort), nous avons rencontré le couple de Normands, M. et Mme GIROT, que nous avons ensuite vus tous les jours.


Dimanche 22 juin

De la ferme des gentianes (1192 m) à Aubrac (1307 m)

C’est la première fois que je ne porte pas mon sac que je trouvais si lourd et qui appuie où ça fait mal. Quel plaisir ! Mais dès 8 h du matin, je mets ma casquette à rabats et longue visière, modèle Sahara ☺, car il fait déjà très chaud.

Toujours l’Aubrac, des prés, des collines, quelques rochers aussi, des vaches Aubrac mais point d’arbres, des drailles, une ferme de temps en temps. Ces vaches-là sont très belles, les yeux et le museau ourlés de brun et blanc. Et un regard intelligent, je ne vous dis que ça. ☺

Un troupeau presque immergé dans une grande mare se rafraîchit…

Vers 11 h, nous arrivons à Nasbinals où nous visitons l’église romane du 14ème siècle construite en basalte brun sous des toits de schiste. Clocher octogonal. La petite ville est fort animée car c’est jour de marché. Après avoir fait nos courses, nous décidons de déjeuner dans une brasserie. Au menu, une excellente viande grillée, du pays, et l’aligot, le tout avec de l’eau bien sûr. L’expérience de St-Privat-d’Allier nous a servi de leçon…

Peu avant Ginestouse, le GR traverse des pâturages, sur la Grande Draille, et nous hâtons le pas car, dans l’Aubrac, chaque troupeau a son ou ses taureaux ; et le troupeau se tenait fort près du GR. Puis plein sud vers Aubrac.

Nous avons une très jolie chambre à l’hôtel-restaurant de la Dômerie, où le linge étendu entre les murs de la salle de bains est assez cocasse car ça ne cadre pas du tout avec l’endroit. Les Normands de Pont-Audemer sont là aussi.

Une promenade avant dîner nous fait découvrir quelques vestiges de la dômerie d’Aubrac : église, hôpital (maison des hôtes, au Moyen-Age). Quant à la tour des Anglais, la 3ème de notre périple, elle date de la guerre de Cent Ans et est devenue un gîte d’étape.

Le dîner, très bon, s’est terminé sur un incident cocasse : nous avions demandé deux verveines vertes du Velay au jeune serveur, et voilà qu’il vient à nous avec un plateau comportant tasses et sous-tasses, théières, etc. Après nos explications de texte (était-il étranger à la région ?), il est reparti avec son plateau garni, et c’est le patron lui-même qui est venu nous servir avec la bouteille sous le bras et deux verres à la main.


Lundi 23 juin

D’Aubrac (1307 m) à St-Côme d’olt (385 m)

Nous quittons l’hôtel à 7 h, sans petit déjeuner, car il n’est servi qu’à partir de 8 h 30.

Nous passons au pied du neck volcanique du Belvezet (1144 m), piton surmonté des ruines d’un donjon.

1ère halte donc à St-Chély d’Aubrac (808 m) vers 9 h pour prendre le petit déjeuner sur la terrasse d’un hôtel. En chemin, nous avions quand même grignoté des gâteaux et bu un mélange d’eau et de café préparé avec du café arabica lyophilisé ; ce mélange a constitué en quelque sorte notre boisson préférée tout au long du Camino, car bon à toutes les températures. C’est le « kaffeewasser » de notre enfance, qu’on prépare plus couramment avec un reste de café du matin.

Puis nous remontons d’abord d’une bonne centaine de mètres, avant de continuer la descente sur St-Côme d’Olt.

Aux Cambrassats, nous découvrons la campagne profonde en la personne d’un paysan et de ses équipements très rustiques… Plus loin, attachés dans un pré, un ânon et sa maman.

A St-Côme, après une courte visite de la petite ville, repli vers une terrasse où était déjà attablé le jeune couple suisse, spécialiste des siestes durant la forte chaleur, c.à.d. tous les après-midi, et que nous aurions été sages d’imiter. Les Normands, déçus par l’Hôtel des Voyageurs, arrivent aussi.

Après nous avoir cherchés en voiture comme convenu, leur maison étant un peu loin du GR, M. & Mme Burguière nous ont reçus très gentiment chez eux. Le dîner simple mais très bon servi par Mme Burguière s’est terminé par un digestif maison pris sur la terrasse en compagnie de nos hôtes. 49 € l’étape.


Mardi 24 juin

De St-Côme d’Olt (385 m) à Estaing (320 m)
Mais où se trouvent donc toutes ces côtes que nous avons montées ?

M. Burguière nous ramène, comme convenu, jusqu’au GR et nous terminons la visite de St-Côme interrompue hier pour cause de fatigue. Les nombreuses maisons d’origine médiévale sont fort bien entretenues et fleuries, le tympan de l’église est très beau, et son clocher remarquable. En effet, c’est un clocher tors, ou hélicoïdal si vous préférez.

Peu après, le GR monte en corniche au-dessus de la vallée du Lot, au milieu des hêtres, chênes et châtaigniers, et nous offre, à la cote 483, à proximité du Puech de Vermus, une vue magnifique sur Espalion, sur toute la vallée d’ailleurs, dominée par les ruines du château de Calmont, véritable nid d’aigles.

La descente se termine quasiment au pied de l’église de Perse, aux murs de grès rose, une des plus belles églises romanes du Rouergue.

Nous entrons dans Espalion par une allée bordée de cafés et de platanes. On dirait le sud…

Juste avant le Pont-Neuf, nous tombons (j’allais écrire nez à nez) sur une boulangerie fort appétissante, qui propose des petits déjeuners en terrasse. Nous craquons. Excellent petit déjeuner ! Puis nous faisons quelques courses dans la jolie petite ville, où nous espérons revenir. Un hasard incroyable guide nos pas dans une petite épicerie-fromagerie tenue par des amis d’Yvonne et Francis Ichtertz, des camarades d’enfance, garagistes à Souffelweyersheim. Et les amis en question circulent à Espalion avec une voiture achetée chez Ichtertz à Souffelweyersheim !

Après Espalion, nous bifurquons à gauche pour une petite route menant à St-Pierre-de-Bessuéjouls, une église romane surmontée d’une chapelle « aérienne », à laquelle on accède par les marches très hautes d’un escalier très étroit.

La montée sur le plateau, sur un sentier circulant entre des arbres qui ne nous protègent pas assez du soleil, est rude. A l’arrivée, j’ai bien du mal à convaincre Gaby de s’arrêter sur un pré déjà fauché en raison de la canicule (oui, ça pique) et, après nous être régalés du melon acheté à Espalion, j’ai bien dormi… pendant que Gaby admirait le panorama offert par l’autre rive du Lot.

Les points d’eau commencent à se faire rares, voire inexistants… alors qu’à Verrières les paysans arrosent abondamment leur maïs. Nous essayons de nous rafraîchir sous les jets d’eau, non sans mal car il nous faudrait nous enfoncer davantage dans les champs… et la boue.

Jolie arrivée à Estaing (joli château imposant construit par la famille d’Estaing), bien que par la route et en compagnie de bolides se préparant pour la course de côte de dimanche. La chambre d’hôtes chez Mme Dijols, une fermière retraitée, est correcte (literie neuve et sanitaires neufs mais séparés), mais sous le toit, et il fait toujours très chaud… Dîner bruyant, aux Armes d’Estaing, en fort nombreuse compagnie. Entre-temps, le couple de Suédois est arrivé chez Mme Dijols, nous les retrouvons le lendemain matin au petit déjeuner.


Mercredi 25 juin

D’Estaing (320 m) à Golinhac (650 m)

Nous n’avons que peu et mal dormi mais ce sera la journée de marche la plus courte. Revu les Canadiennes installées dans l’herbe, se reposant de la dure expiation de leurs péchés ☺.

Partis à 7 h 30 et arrivés à Golinhac à 12 h, nous avons failli repartir… et nous aurions dû le faire. Après la douche et la lessive, j’ai essayé de faire une sieste, sans y parvenir, et Gaby a fait plus ample connaissance avec les Normands qui avaient, eux, réservé d’avance la seule chambre de l’endroit. Très mauvaise nuit dans ce gîte d’étape communal exigu, surpeuplé, pas très propre non plus. Le dîner était très moyen aussi.


Jeudi 26 juin

De Golinhac (650 m) à Conques (280 m)

Après cette très mauvaise nuit, nous avons pris la route à 6 h du matin, et pratiquement tout le monde en a fait autant. Nous avions prévu notre affaire la veille et acheté un litre de jus d’orange ainsi qu’une brioche tranchée.

Dans un pré, sur notre droite, un troupeau de bisons…

Deux longues heures de descente nous ont menés à Espeyrac, où nous avons pris un deuxième petit déjeuner, en compagnie des Normands, des Canadiennes, etc. Une heure plus tard, arrivée à Sénergues, bourg plaisant où nous avons fait nos courses, notamment un très bon pâté en croûte qui nous changeait de notre ordinaire ; et Sénergues a son magasin de chaussures !

Le gîte d’étape Domaine de Senos, sur le GR, vers la sortie du village, nous paraît superbe. Belle architecture.

Vers 13 h, nous arrivons à Conques, dans la combe encaissée de l’Ouche (ça n’arrête pas de descendre…) mais… notre bagage n’a pas été livré à l’Auberge St-Jacques ; pourtant celui des Normands est là. La chambre est très agréable et, après bain, lessive et un peu de repos, nous partons à la recherche de mon sac à dos.

Transbagages n’étant joignable qu’après 16 h, nous visitons la basilique Ste-Foy, magnifique dedans et dehors (tympan du Jugement Dernier aux 124 personnages), ainsi que le trésor, où se trouve la statue reliquaire de Ste-Foy, en or et pierres précieuses, le plus riche trésor du Moyen-Age conservé aujourd’hui. Bien que nous soyons persuadés que mon sac à dos n’est pas perdu, je n’ai pas tellement la tête à ces visites. Dommage.

Les sandales spartiates de mauvaise qualité que je m’étais achetées avant le départ ont finalement rendu l’âme et nous les remplaçons, faute de moins bien, par une jolie paire de sandales tout cuir fabriquées par le maroquinier de Conques.

Toujours sans nouvelles de mon bagage, nous finissons par solliciter l’aide du patron de l’hôtel qui téléphone à l’Abbaye des Prémontrés transformée en gîte d’étape depuis des décennies. Mon sac y est et nous avons même passé à côté lors de nos recherches, mais avec tout ce monde et tous ces sacs à dos…

Le dîner à l’Auberge St-Jacques est excellent et nous terminons la soirée par un concert d’orgue à la basilique Ste-Foy. Nous espérons revenir un jour à Conques.


Vendredi 27 juin

De Conques (280 m) à Livinhac-le-Haut (200 m)

La journée commence par la traversée de Conques et une sérieuse montée, pour nous arracher à la combe de l’Ouche. Magnifique, la vue sur Conques. Dure journée car nous montons et descendons encore, et sur le bitume surtout. Encore avons-nous réussi à éviter la descente sur Decazeville située dans un trou.

La variante de Noailhac nous permet de nous approvisionner sommairement puis de nous arrêter près d’une des nombreuses chapelles St-Roch.

Surprise en arrivant à Livinhac : notre hôtel est encore à 4 km, soit une bonne heure de marche, hors GR, au Penchot… La chance est avec nous car nous rencontrons un membre motorisé d’un petit groupé rencontré il y a quelques jours et qui bénéficie d’une voiture d’assistance pour les bagages, les courses, les grosses fatigues… et ce monsieur nous propose de nous amener à notre hôtel où son groupe est descendu également. Ce n’est pas de refus.

Hôtel et dîner moyens. Au bord du Lot quand même.


Samedi 28 juin

De Livinhac-le-Haut (200 m) à Figeac

Grâce à mon lecteur de cartes préféré, nous rejoignons le GR à Montredon après avoir monté à nouveau un dénivelé de 200 m, par des petites routes reliant quelques maisons ou hameaux isolés. Le paysage est joli mais que l’herbe est sèche ! Des vaches, des fermes, des vaches, et le soleil, toujours.

Halte-déjeuner à St-Félix dans une auberge de pays. L’aubaine ! Car nous n’avions pas trouvé la moindre épicerie ou boulangerie.

Après-midi dure. Toujours beaucoup de bitume, trop. Et toujours trop chaud. Mon lecteur de cartes a beaucoup de mal à se repérer et m’annonce à 2-3 reprises qu’on n’a plus que deux heures, puis une heure, jusqu’à Figeac ; or, c’est beaucoup plus long. Plein les bottes. Nous n’avons d’ailleurs pris aucune photo avant le panneau Figeac. Ouf, on est arrivés ! Mais que la route est encore longue jusqu’au centre…

L’hôtel des Bains, au bord du Célé, nous plaît. Après le rituel habituel (bain, lessive, repos), nous partons visiter Figeac qui nous séduit. Là aussi, nous espérons revenir.


Dimanche 29 juin

La matinée est mise à profit pour nous balader encore dans Figeac et prendre de nombreuses photos.

A 13 h 02, nous montons dans le train pour Paris. La climatisation est défaillante et les 37° qu’il fait dans le compartiment sont difficilement supportables, mais nous espérons qu’à Paris, le train pour Strasbourg sera plus confortable. Que nenni. Même climatisation et même température. Arrivée à Strasbourg vers minuit, après un voyage de 11 h. Je dirais que c’était ça la journée la plus dure.