Art
L'art en Alsace
Sommaire littérature


Littérature alsacienne

Dialecte alsacien
Théâtre alsacien
Poètes alsaciens

Auteurs et poètes d'expression alsacienne, française ou allemande

> Nathan Katz
(Waldighoffen, 1892 - 1981)
Il grandit dans la boucherie paternelle et il passa son enfance à dévorer les récits d'aventure jusqu'à une désapprobation explicite de son curé qui l'amena à se tourner plutôt vers Schiller. A quinze ans il devient ouvrier et il écrit ses premiers vers.
Blessé en 1914, il est rappelé sur le front de l'est et fait prisonnier par les russes ; c'est dans ce camp de prisonniers qu'il écrit son premier recueil, Das Galgenstüblein (La chambrette de la potence) publié en 1920. Il voulait prouver qu'il était possible, dans le vieux dialecte alsacien, tel qu'il est encore parlé par les habitants du Sundgau, de trouver des termes d'une poésie touchante, pour exprimer les sentiments des âmes nobles. Il s'est attaché à chanter son Sundgau natal, en proclamant sa foi en la bonté et la charité, plus fortes que la mort.
En 1930, il publie le recueil de poésies "Sundgaü" puis la même année encore un recueil de poésies et de contes intitulé "Die Stunde des Wunders". "Sundgau" se classe incontestablement parmi ce qu'on trouve de meilleur dans le domaine du lyrisme dialectal en Alsace.
Réfugié en Limousin en 1939, il y reste jusqu'à la fin de la guerre. Il poursuit de front son activité professionnelle et son activité littéraire jusqu'à sa retraite en 1957. Il se fait alors plus que jamais le chantre de la bonté, de la paix et de la concorde et le poète du Sundgau ; ses poésies respirent l'odeur du terroir. Toujours stimulé par un attrait irrésistible pour les beautés de la nature sundgauvienne, il chante ses coutumes, ses légendes, sa joie de vivre.
Le prix Nathan Katz

> Jacques Martin (Strasbourg, 1921)
Dessinateur et scénariste de bandes dessinées, créateur des personnages d’Alix, pour le journal Tintin (1948), et de Lefranc (1952). L'Alsace lui sert souvent de décor.

> Robert Redslob (Strasbourg, 1882 - 1962)
Originaire d'une famille protestante de la Robertsau (Strasbourg), il appartenait à la bonne bourgeoisie protestante alsacienne : son père était pasteur de Saint-Guillaume. Il fait des études de droit, il devient avocat au barreau de Strasbourg puis professeur à la faculté de droit où il devient un spécialiste du droit international. Sa théorie sur le système de gouvernement parlementaire eut une influence considérable quand fut élaborée la constitution de la République de Weimar.
Il enseigna dans diverses universités ; de 1939 à 1945 il enseigna à l'Université de Strasbourg repliée à Clermont-Ferrand. Il revint ensuite à la Faculté de droit de Strasbourg dont il fut doyen de 1945 à 1952, étant ainsi le seul professeur à avoir occupé ce même poste à la fois dans une université française et une université allemande. Amoureux passionné de l'Alsace et des Vosges, il préside le Club Vosgien (1935 - 1962) ; il écrit avec talent de nombreux ouvrages politiques sur notre région, en plus de plusieurs ouvrages de droit international qui font autorité.

> Jakob Schaffner (Bâle, 1875 - Strasbourg, 1944)
Romancier et nouvelliste suisse d’expression allemande. Ses récits cherchent à concilier modernité et tradition, mais il émigra en Allemagne en 1913 et se rallia au national-socialisme.

> René Schickelé (Obernai, 1883 - Vence, 1940)
Ecrivain alsacien pacifiste, il travailla à la réconciliation franco-allemande dans le cadre d’une Europe unie.

> Edouard Schuré (Barr, 1841 - Paris 1929)
Ecrivain, poète, musicologue et philosophe issu d'une famille protestante. Il a écrit de nombreux livres, romans, pièces de théâtre, essais et articles, notamment sous l'inspiration de da femme Marguerite Albana Mignaty. Marqué autant par la culture française que germanique, il reste très attaché à la France.

> Ernst Stadler (Colmar, 1883 - Ypres, 1914).
Poète allemand d'origine alsacienne, il traduisit F. Jammes, H. de Balzac, Ch. Péguy et tenta, avec R. Schickelé, le rapprochement des cultures allemande et française. Sa poésie est l’une des plus représentatives de l’expressionnisme.

> Albert Schweitzer (Kaysersberg, 1875 - Lambaréné, 1965)
Théologien, musicien, philosophe et médecin ; lauréat du prix Goethe en 1928 et du prix Nobel de la paix en 1952.
Il passe son enfance à Gunsbach où son père est pasteur. Il est initié très tôt à la musique et joue de l'orgue paroissial dès l'âge de neuf ans.
Après ses études, il passe son doctorat en 1899 à Tübingen : La Philosophie religieuse de Kant et devient pasteur de l'église Saint-Nicolas de Strasbourg.
Il est connu comme un original, libéral mais plutôt germanophile, marié à une juive allemande avec qui il converse en français... En 1905, répondant à un appel de la Société des missions évangéliques de Paris qui cherche des médecins volontaires, il commence des études de médecine et part au Gabon (en Afrique équatoriale française) et fonde à Lambaréné un hôpital de brousse qui le rendra célèbre dans le monde entier.
Il donne des séries de concerts d'orgue afin d'aider au financement de son hôpital. C'est un spécialiste de Jean-Sébastien Bach auquel il a consacré une monographie (1905). Sa philosophie s'articule autour d'un grand principe : le respect de la vie.
Schweitzer revient en Europe jusqu'en 1924, puis retourne en Afrique, où il reconstruit et aménage son hôpital mais retourne en Europe pour donner des conférences et financer son projet. En 1953, il reçut le prix Nobel de la paix. Il meurt à Lambaréné, au terme d'une vie marquée par une intense activité, en 1965. Connu dans le monde entier, il est relativement ignoré en France, où on lui a reproché un certain colonialisme.

> Claude Vigée (Bischwiller, 1921)
Issu d'une famille juive établie en Alsace depuis plus de trois siècles. Il fait des études de médecine, tout en participant à l'organisation de la résistance juive à Toulouse contre l'occupation hitlérienne et le gouvernement de Vichy, d'octobre 1940 à fin 1942. Il se réfugie aux États-Unis au début de 1943, y termine son doctorat en langues et littératures romanes en 1947 puis enseigne la littérature française dans diverses universités.
Il publie alors divers recueils de poèmes et a reçu plusieurs prix littéraires français et étrangers.

> André Weckmann (Steinbourg, 1924)
Originaire d'une famille catholique modeste. Ses parents tenaient une auberge où se rencontraient des personnes de toutes les tendances politiques parlant le dialecte. Baignant dans un milieu culturel populaire, il se familiarise dès son plus jeune âge avec les différentes variantes du dialecte alsacien. Il est incorporé de force, dans la Wehrmacht, en 1943, à l’âge de 19 ans, ce qui constitue un événement majeur pour la suite de ses écrits. Il désertera l’année suivante, à la suite d’une convalescence dans son village natal.
Après la guerre, il suit le mouvement culturel d’alors. Diplômé en allemand, il devient professeur de lycée à Strasbourg où il restera jusqu’en 1989.
Dans les années soixante-dix, il défend l’identité des Alsaciens pour qu’ils ne perdent leur «âme». Il écrit en allemand et utilise son dialecte comme une "arme". Il a obtenu de nombreuses récompenses en qualité de romancier et de poète.