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Châteaux des Vosges...


Châteaux des Vosges
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Dabo (Dagsbourg)
Le château de Dagsbourg a totalement disparu ; la forteresse imprenable élevée au-dessus du rocher de Dabo a été démantelée et ses pierres ont servi notamment à construire la chapelle en l'honneur du pape alsacien Saint Léon IX qui serait né au château. Il ne reste que quelques traces dans le rocher (escalier taillé, puits). Très belle vue.
Le rocher a pu être occupé à l'époque néolithique, puis par les légions romaines. Au moyen-âge, la région est dominée par les comtes d'Alsace, descendant des anciens ducs puis par leurs successeurs, les Eguisheim, alliés aux comtes de Metz dont une branche deviendra ducs de Lorraine. Dans leur lutte contre les Hohenstaufen et contre leurs alliés, les évêques de Strasbourg, ils sont vaincus à plusieurs reprises et repoussés d'Alsace dans les Vosges. A cette époque, le rocher de Dabo est fortifié ou pour le moins amélioré.
En 1225, Gertrude d'Eguisheim-Dagsbourg meurt sans enfants. Les prétendants à la succession sont nombreux (son 3ème mari, Simon de Linange, les évêques de Metz, les margraves de Bade, les évêques de Strasbourg, l'abbaye d'Andlau, les comtes de Ferrette...) Une longue guerre commença, qui tourna à l'avantage des évêques de Strasbourg. Les comtes de Linange gardaient Dabo et son territoire, la majeure partie du comté d'Eguisheim intégrait les possessions épiscopales.
Le château servit de bases à des brigandages, puis les comtes de Linange l'ouvrirent au 16ème siècle aux troupes françaises, ce qui leur valut d'en être chassés par l'empereur. Ils ne le récupérèrent qu'à la fin du siècle. Le comté échappa aux ravages de la guerre de Trente Ans, mais en 1677, Louvois, qui voulait museler la noblesse alsacienne, donna l'ordre de s'emparer de Dabo. Le siège fut mis le 8 mars et promettait d'être long. Tous les assauts échouèrent et les défenseurs jetèrent du haut des remparts une chèvre morte qui tenait attachés entre ses pattes une quenouille et un billet sur lequel était écrit "Quand cette chèvre filera, Dabo se rendra". Néanmoins, les moyens mis en œuvre étaient énormes et au bout de seulement cinq jours, les défenseurs obtinrent une reddition honorable. Le maréchal de Créqui ordonna la remise en état de la forteresse, mais le traité de paix ayant exigé sa remise aux Linange, Louis XIV le fit sauter à la mine et démolir de fond en comble, en 1679. Devant cette violation du traité, les comtes de Linange abandonnèrent le comté qui fut confisqué à la Révolution.
Une première chapelle fut construite sur le rocher dénudé en l'honneur du pape Saint Léon IX (1002-1054), de la famille d'Eguisheim-Dagsbourg ; elle fut remplacée par la chapelle actuelle en 1890.