De Sewen au Rouge-Gazon
A travers les forêts et les montagnes des Vosges...
Le long du rectangle bleu
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Sewen est le dernier village de la vallée de la Doller. Il est construit autour de son église en aval du lac du même nom. Nous partons d’ailleurs en direction de ce plan d’eau. Après avoir traversé le ruisseau sous l’œil questionneur de vieilles dames à la fenêtre de leurs maisons, nous nous engageons dans un petit sentier qui nous mène à travers les champs fleuris. Le fond de la vallée est enchanteur, et la vue que nous avons sur la crête nous fait comprendre qu’il va falloir rapidement monter. Au bout de quelques instants, après avoir traversé une forêt de sapin, nous longeons l’extrémité marécageuse du lac, que nous atteignons enfin, paisiblement endormi sous le chaud soleil de cette mi-journée. Le site invite à l’arrêt et au repos, mais la halte ne dure que quelques instants car le chemin est encore bien long. Une fois le lac de Sewen dépassé, les derniers champs contournés, nous commençons à nous élever doucement à travers une haute futaie de sapins en direction du lac d’Alfeld. La pente reste douce, pourtant nous découvrons au détour du sentier, une petite cascade jouant avec les quelques rayons du soleil qui y arrive. Puis le ruisseau court à travers un canyon en miniature et semble disparaître aux yeux des promeneurs. Le site est très sauvage, mais il redevient beaucoup plus conventionnel. En effet nous apercevons entre les arbres une masse de pierres ou plutôt le petit barrage du lac d’Alfeld. Le rectangle bleu le contourne, mais nous décidons d’aller l’admirer. Maintenant nous sommes vraiment au fond de la vallée. Le Ballon d’Alsace, altier, nous contemple du haut de ses falaises.
Il nous faut commencer vraiment à monter. Nous cheminons dans le vallon d’Issenbach en direction des chaumes du Gresson. Tout d’abord le chemin est large et nous sommes à l’ombre de la forêt, puis nous bifurquons sur la gauche de la vallée et empruntons un minuscule sentier qui coupe quelques petits éboulis de pierre. Après cela, le promeneur est guidé par les sonnailles d’un troupeau qui reste mystérieusement caché à nos yeux. Maintenant, nous arrivons au fond du vallon. A travers de petits pâturages semés de belles pierres blanches nous rejoignons une route forestière qui nous amène à la ferme Issembach, laquelle n’est pas occupée. Peut-être se repose-t-elle pendant ces grosses chaleurs. Il fait chaud mais heureusement l’ombre est abondante et de plus l’atmosphère est chargée d’un parfum exquis. Tout au fond entre les arbres nous apercevons l’eau verte du lac d’Alfeld. En levant les yeux, les crêtes nous semblent à portée de la main. Pourtant il nous faudra encore prendre de l’altitude pour atteindre les chaumes.
Enfin, nous quittons la pénombre de la forêt pour la clarté des pâturages du Gresson. Le soleil est écrasant et même les vaches qui broutent tranquillement, semblent rechercher un peu d’ombre. Face à nous, se dresse l’imposante silhouette du Rossberg. D’autres randonneurs se hâtent de rejoindre la ferme un peu en contrebas. Nous faisons de même. Le chien qui d’habitude monte soigneusement la garde boit tranquillement à la fontaine et nous laisse passer sans le moindre petit aboiement. Nous descendons alors à travers une belle forêt de sapins en direction des lacs de Neuweiher.

Voici tout d’abord le grand Neuweiher au travers des sapins. Le cadre est superbe ; la nature garde dans un grand secret ce petit lac qui n’est que dérangé par quelques vacanciers qui s’y rafraîchissent. Nous faisons quelques pas vers la vallée et, ô surprise, nous découvrons le petit Neuweiher. L’eau est moins limpide, pourtant la montagne tout entière se reflète dedans comme on s’admire dans un gigantesque miroir. Entre les deux lacs, un arbre seul reste debout au milieu de branches mortes. Sa verdure s'élève vers la crête. Nous répondons à l’invitation et nous remettons en route. La chaleur est suffocante, le sol poussiéreux, l’ombre plus que parcimonieuse. A travers les myrtilliers, les petits arbustes et par-dessus les rochers, nous voyons le grand lac disparaître un peu plus, lacet après lacet, comme pour mieux préserver son mystère.
Enfin, un peu d’ombre, nous approchons du sommet. Après quelques pas dans le sous-bois, à nouveau nous quittons la forêt où se cachent des animaux pour découvrir comme après un long tunnel les pâturages de la Bers. Venant de partout et de nulle part à la fois, des milliers de petits bruits d’insectes emplissent l’air d’un son cliquetant et doux qui s’interrompt comme par magie quand nous tentons d’apercevoir de trop près les nombreux musiciens. Un peu plus haut, une petite maison attend ses habitants, contemplant elle aussi les rouleaux de foin et les petites fleurs violettes semées au milieu des pâturages.
Il nous faut pourtant quitter ce paradis terrestre. Nous prenons alors la direction du Lac des Perches ou Sternsee.
> La légende du Lac des Perches
L’endroit est beaucoup plus calme. Seuls, quelques touristes sont là pour mettre un peu d’animation. Les éboulis de pierres partant du haut des falaises semblent couler tristement vers les eaux sombres du lac. Pourtant, ne croyez pas que la vie a disparu. Ici, elle est plus discrète. Un petit oiseau est là sur une branche près de nous, envoyant quelques notes de musique dans le vent. A la surface du lac, ce sont de nombreux poissons qui sortent furtivement la tête de l’eau comme pour mieux savoir ce qui se passe sur les rives d’habitude si calmes. La chaleur est maintenant moins accablante que tout à l’heure. Nous commençons alors l’ascension en direction de la chaume du Rouge Gazon. La pente est d’abord forte jusqu’au col des Perches. Nous nous retournons souvent pour admirer le lac à travers le feuillage des arbres. Au col, nous croisons le rectangle rouge, puis par un petit sentier tracé dans la pente abrupte, nous rejoignons la chaume du Rouge Gazon. Là nous admirons rapidement le panorama des crêtesqui s’ouvre aux regards, puis nous regagnons le refuge où nous logeons.
Devant, une petite fontaine coule doucement. Un chien monte la garde. Le couple de gardiens est très sympathique et authentique. Ici, pas d'électricité, on se chauffe au bois, on fait chauffer l’eau pour se laver et les toilettes sont au dehors. Vive l’esprit de la montagne, il est présent ici. Avant le repas, nous décidons d’aller admirer la vue à la tête des Perches. Au sommet, tout le massif s’offre à nos yeux. Dans la fraîcheur du soir, on admire les Vosges du Grand Ballon au Ballon d’Alsace en passant par le Rossberg. Sous nos pieds, gît calmement le lac des Perches maintenant plongé dans le silence. En descendant, un autre spectacle nous attend, le soleil se couche sur l’horizon, teintant de rouge, d’orange et d’or les quelques nuages qui s’inscrivent dans le lointain.

© Bonnet 2003

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