L'histoire du château de Wangenbourg

La région, dit-on appartenait à Sainte Richarde, qui la donna à l’abbaye d’Andlau. Au début du 10ème sièclie, des bergers déboisèrent la contrée, au pied d’une montagne impressionnante qui accrochait les nuages et retenait longtemps la neige de printemps. Ce sont peut-être eux qui nomment la région "le mont des patures", Wangenbourg. Comme possession de l’abbaye, la région était tenue par ses avoués.
Au 13e siècle, les Dicka de Stahleck sont avoués ; ils ont évincé les sires d'Andlau et se protègent d'eux, avec l'aide du sous-bailli d'empire, Frédéric de Wangen. Ils fortifient les domaines de l’abbaye et les domaines propres qu'ils s'y sont taillé. Près d'Andlau, ils élèvent le Spesbourg ; à un jet de pierre de Wangenbourg en direction de la plaine, le Freudeneck. Quand commence le 14ème siècle, ils ont achevé un troisième burg, sur la table rocheuse qui domine le village. Vers 1320, il est confié aux Wangen qui l'achèvent après la faillite des Stahleck.
Le 9 juillet 1386, de triste mémoire, la bataille de Sempach voit se briser le rêve des Habsbourg de dominer les cantons suisses. L'élite de la chevalerie d'empire est décimée sous les lances et les flèches de la liberté. C'est là que Guillaume de Stahleck meurt, sans descendance. Les droits sur Wangenbourg sont confiés en 1387, le soir de la Saint Barthélémy, par l’abbesse Elisabeth de Geroldseck au noble Jean de Wangen.
Peu de temps après, Jean de Wangen engage le château en partie à Burckard de Lutzelstein, prévôt du chapitre, ainsi qu’au comte Henri de Sarrewerden. Tous les engagistes signent une symbolique paix castrale : le nombre de maisons à l'intérieur de la cour doit provoquer des partages et les châtelains sont nombreux... Au début du 15ème siècle, les Wasselonne et les Ribeaupierre ont aussi une part.
Les années passent, les occupants changent. La ville d'Obernai recherche au château un ancien stettmeister félon. Une restauration semble avoir eu lieu au 16ème siècle ; les Wangen possèderont le château jusqu'à la Révolution, mais il est sans doute en ruines depuis la guerre de Trente Ans, après avoir continué à susciter bien des convoîtises, dont celles des électeurs palatins et des évêques de Strasbourg...
Plusieurs campagnes d'entretien de la ruine ont abouti à sa détérioration... Sous prétexte de dégager la cour, on y a fait entrer une pelleteuse ! De quoi s'arracher les cheveux, quand on connaît le soin et la minutie d'un archéologue, qui travaille à la cuillère...