La maladie de Lyme : redoutable mais guérissable

La maladie de Lyme est due à une bactérie sensible à la pénicilline, le spirochète Borrelia burgdorferi. Elle évolue en trois phases : les graves lésions chroniques de la phase tertiaire peuvent être prévenues par un traitement antibiotique s’il est institué en phases primaire ou secondaire. Les manifestations peuvent concerner la peau, le système nerveux, le cœur, les articulations.
La maladie est transmise par morsure de tique, très rarement de moustique ou de puce. Les tiques ne sont pas toutes porteuses du spirochète et toutes les morsures ne transmettent pas la maladie. Le plus souvent la morsure de tique passe inaperçue. Le spirochète a été retrouvé dans la peau, les articulations, le cœur, le cerveau, le liquide céphalo-rachidien.
Le début de la maladie se situe entre mai et octobre. La première phase se manifeste par l’apparition sur la peau d’une tache rosée qui s’élargit et devient un anneau rosé, alors que son centre s’éclaircit. Le diamètre mesure généralement 10 à 20 cm, mais peut atteindre 60 cm. Sans traitement, l’érythème guérit en trois à quatre semaines, mais le spirochète disséminé dans tout l’organisme peut se manifester de nouveau.
La phase secondaire de la maladie survient en moyenne un mois après l’inoculation. Elle se manifeste par des signes articulaires, cardiaques, neurologiques, isolés ou en association. L’atteinte neurologique s'apparente à la méningite ; elle associe des lésions des racines nerveuses (douleurs, paralysie) à une réaction méningée. Les douleurs des membres, ou du tronc (lombaires surtout), sont nocturnes, violentes, insomniantes, à type de cuisson, de brûlure, de broiement. Elles peuvent s’accompagner de fourmillements, de paralysie d’un ou de plusieurs muscles, d’abolition de réflexes, de paralysie faciale, de troubles de la motricité oculaire. Le traitement antibiotique a un effet spectaculaire sur les douleurs qui disparaissent en quarante-huit heures, mais les paralysies peuvent persister plusieurs semaines ou plusieurs mois. Les manifestations rhumatologiques sont des douleurs musculaires et articulaires qui évoluent par poussées successives. Le genou est souvent atteint, avec un épanchement liquidien ; cette arthrite risque de persister (phase tertiaire), mais neuf fois sur dix elle guérit. L’atteinte cardiaque se traduit par des troubles de la conduction, qui régressent en quelques semaines, ou plus rapidement sous traitement antibiotique.
La phase tertiaire fait toute la gravité de la maladie, non pas tant par les lésions cutanées ou articulaires chroniques que par les atteintes du système nerveux central, rares mais peu sensibles au traitement. Des encéphalopathies avec hallucinations, confusion mentale, troubles de la mémoire, de l’attention, du jugement, du caractère peuvent conduire à une détérioration mentale grave. Des tableaux simulant une sclérose en plaques ont été décrits, avec troubles de la marche, rétention d’urine, troubles de l’équilibre, paralysies oculomotrices.
Le traitement fait appel à des antibiotiques à fortes doses pendant deux à trois semaines.

D'après l'Encyclopedia Universalis
    Pas de panique !
  • Les tiques pullulent dans presque toutes les grandes forêts. Mais toutes les tiques ne sont pas dangereuses : celle qui transmet la maladie de Lyme est différente de la tique du chien ; de plus, elles ne sont pas toutes porteuses du germe et elles doivent rester fixées plus de 24 heures pour le transmettre ; enfin seules les larves, les nymphes et les femelles adultes piquent.
  • En Alsace, entre 3000 et 4700 cas de la maladie de Lyme ont été diagnostiqués entre mars 2001 et février 2002. C'est à la fois peu et beaucoup : une dizaine par jour...

    Vigilance !
  • Les tiques ont des habitats de prédilection : genêts, fougères. Si vous en traversez, examinez-vous !
  • On recommande de porter des vêtements longs et fermés : ce n'est pas suffisant pour vous dispenser d'un examen, ces sales bêtes peuvent très bien remonter sous un pantalon !
  • Après une randonnée, examinez-vous soigneusement toute la surface du corps : une tique à peine installée se remarque très bien et s'enlève facilement avec une petite pince (mais pas avec les doigts ! évitez aussi les mouvements de rotation qui risquent de la casser)
  • Il est essentiel d'enlever la tique entière ; si vous ne pensez pas y arriver, demandez à un professionnel (médecin, infirmière...)
  • Evitez l'éther qui est censé l'asphyxier mais qui peut l'amener à régurgiter et à vous infecter quand même.
  • Après l'opération, une désinfection soigneuse (alcool,...) s'impose.
  • Pendant les jours, voire les semaines qui suivent, surveillez la plaie ; à la moindre rougeur, au moindre signe suspect, consultez un médecin : plus un traitement est entrepris tôt, plus il a de chances d'aboutir sans séquelles.

En savoir plus :
De très nombreux sites internet parlent de la maladie de Lyme ; en voici une petite sélection :
www.lesnympheas.org/
www.snof.org/maladies/lyme.html
www.vulgaris-medical.com/encyclopedie/lyme-maladie-de-2863.html
www.frm.org/nos-dossiers/special-maladies-rares/lyme-maladie-de-6.htm
www.pasteur.fr/ip/easysite/pasteur/fr/presse/fiches-sur-les-maladies-infectieuses/maladie-de-lyme
www.ifrance.com/alfosse/lyme/lyme.html
Wikipédia