Les échinococcoses sont des parasitoses graves liées au développement, chez les mammifères herbivores et omnivores (et chez lhomme), des larves dites « hydatides » des ténias du genre Echinococcus. Une hydatide est une larve qui se présente comme un réservoir pouvant contenir plusieurs milliers de têtes de ténia (ou scolex). En effet, à partir dun seul uf naît une seule larve, mais celle-ci va produire plusieurs milliers de scolex dont chacun donnera un ténia adulte. Le cycle des échinocoques peut se résumer ainsi : le minuscule ténia adulte (quelques millimètres) vit dans lintestin des carnivores (canidés ou félidés) et pond plusieurs milliers dufs qui sont dispersés dans la nature avec les fèces et souillent les herbes ; ces ufs sont très résistants aux agents climatiques et peuvent survivre pendant de longs mois ; lorsquun herbivore avale cet uf, sa coque est dissoute et lembryon est libéré ; il traverse la paroi du tube digestif de lhôte et passe dans la circulation sanguine qui le transporte jusquà lorgane où son développement se poursuivra. Il existe plusieurs types d'équinocoques, qui provoquent plusieurs types de maladies, toutes transmissibles à l'homme et redoutables mais c'est surtout l'échinococcose alvéolaire qui est connue dans nos régions. Son agent est l'echinococcus multilocularis. Ses hôtes définitifs sont le renard, plus rarement le chien et le chat, et ses hôtes intermédiaires des rongeurs champêtres (campagnols surtout), mais lhomme peut être contaminé. Toujours localisé initialement au foie de lhôte intermédiaire, le kyste est caractérisé par le fait que sa paroi nest pas étanche. La membrane germinative interne, celle qui élabore les scolex, fait hernie vers lextérieur, et petit à petit le kyste infiltre tout lorgane. Chez lhomme, il en résulte un véritable « cancer » parasitaire quil est pratiquement impossible dextirper en entier. Cependant, aujourdhui, échographie et analyses sérologiques évitent dattendre lintervention chirurgicale pour reconnaître la véritable nature de cette tumeur. Celle-ci, à la coupe, apparaît truffée dalvéoles (aspect en pain bis) contenant exceptionnellement des scolex vivants, le plus souvent un liquide puriforme. La récidive est très fréquente dans cette forme dont le pronostic est donc sombre. La maladie se rencontre dans presque toutes les zones froides de lhémisphère Nord. En France, à lexception dun foyer apparemment isolé dans le Massif Central, ce sont les régions de lEst qui sont atteintes, principalement près des frontières allemande et suisse. Il semble que les modifications écologiques liées au développement de la prairie permanente puissent expliquer la lente progression (parallèle à celle de la rage) de cette parasitose. Lhomme se contamine accidentellement en consommant crues des baies sauvages poussant à terre (fraises des bois, myrtilles), des pissenlits ou tous autres végétaux souillés par les déjections des renards ou des autres hôtes définitifs. Dans les foyers européens dendémie, de 10 % à plus de 50 % des renards sont contaminés... La maladie est d'autant plus grave qu'elle peut attendre jusqu'à une quinzaine d'années pour se déclarer. La prévention de léchinococcose alvéolaire est très difficile. Il faut dabord éviter les erreurs écologiques et ne pas établir un déséquilibre de la faune favorisant la pullulation des renards et des rongeurs. Bien entendu, en zone dendémicité, il faut éviter de consommer crus les fruits des bois. Actuellement, le traitement des échinococcoses est purement chirurgical, mais des essais sont faits pour trouver un traitement médical de ces affections qui, dans certaines régions, représentent un véritable fléau et une charge économique insupportable. Sait-on que dans les pays dhyperendémicité, cest plus de 15 % de lactivité totale des services de chirurgie qui sont consacrés au traitement du seul kyste hydatique ! D'après l'Encyclopedia Universalis | Comment réagir ?
A savoir pour être prudent sans paniquer : Chaque année, quinze à vingt nouvelles victimes viennent s'ajouter à la liste des deux cents malades répertoriés. Heureusement, la plupart du temps, on peut être contact avec le parasite sans développer la maladie. En savoir plus : > http://www.roc.asso.fr/protection-faune/parasitoses-echinoccoses.html > www.sante.gouv.fr/echinococcose-alveolaire.html > http://www.chambon.ac-versailles.fr/science/sante/immu/echinoc.htm > Wikipédia |