On aurait facilement l'impression que ce qui pousse spontanément dans la forêt n'est à personne, donc à tout le monde. Ce n'est pas vrai. Voici quelques points de repère :
  • Ce qui pousse, où que ce soit, cultivé ou non, appartient au propriétaire du sol. Il est évidemment quasiment impossible, au cours d'une rando, de connaître le propriétaire du terrain pour lui demander une autorisation. De plus, les champignons qu'on peut ramasser pour une consommation familiale ne sont sans doute pas nombreux au point de lui porter préjudice, d'autant plus que la culture des champignons, peu répandue, ne se fait généralement pas en pleine nature. La cueillette est donc généralement tolérée partout, mais il peut y avoir des exceptions.
  • En France, 75 % du sol appartient à des particuliers, le reste aux collectivités locales ou à l'Etat. L'ONF en assure la gestion, la cueillette en petite quantité y est autorisée. Mais il peut y avoir des restrictions suivant les endroits, les époques et le type de champignon, et éventuellement une quantité maximale autorisée à ramasser.
  • Un propriétaire est en droit de placer des pancartes interdisant la cueillette des champignons : dans ces conditions, passer outre vous met en infraction. Si personne ne vous voit faire, c'est sans problème ; le cas échéant, ce serait au propriétaire de prouver que ces champignons viennent bien de chez lui, à moins qu'il possède toute la région où vous êtes, on ne voit pas bien comment il ferait...
  • Si les champignons poussent dans un endroit clôturé, l'accès en est évidement interdit ; si vous passez outre, vous êtes doublement en infraction. Notez bien que même s'il s'agit d'une propriété clôturée dont le portail est ouvert et l'accès facile, même s'il n'y a manifestement personne et aucune pancarte, la situation est la même.
  • Sachez que le ramassage abusif (en général à partir de 5 kg, ça peut varier suivant les lieux ou les espèces) ou non autorisé des champignons peut donner lieu à de grosses amendes (150 à 750 €) : ça fait cher au kilo !
  • En dehors de ces questions administratives ou juridiques, la cueillette des champignons pose d'autres questions encore plus cruciales :
    • certains champignons sont comestibles, d'autres non ; il y en a qui sont dangereux, voire mortels. Les connaissez-vous bien ? Il y a des champignons vénéneux qui ressemblent beaucoup à des comestibles (et il y a des comestibles qui ont une sale tête !). En cas de doute, n'hésitez pas à consulter un spécialiste (pharmacien, mycologue)
    • bien que le nuage de Tchernobyl se soit arrêté comme chacun sait à la frontière, on a constaté en Alsace des concentrations de produits radioactifs toujours supérieures aux normales dans le sol de certains endroits même des années après (le retour à la normale prendra des siècles) ; sans en faire une obsession, il y a des choses qui poussent dans la nature et qui sont encore contaminées : à vous de voir si vous courez le risque. Evidemment, s'il faut se promener avec un compteur Geiger pour savoir si les champignons sont sains...
  • L'utilisation d'outils est interdite : tout au plus un couteau pour couper le champignon au ras du sol pour ne pas endommager l'appareil souterrain (mycélium) qui peut permettre la repousse. Ne détruisez pas les espèces non comestibles, même pour empêcher une méprise : elles peuvent servir de nourriture à certains animaux et elles peuvent avoir un intérêt écologique à défaut d'être gastronomiques.
Bon appétit !