Voulu par Louis XVI, le canal de la Marne au Rhin n'est réalisé qu'entre 1836 et 1838. Il devait franchir deux obstacles naturels : la ligne de côtes qui limite le bassin parisien et les Vosges du Nord par la trouée de Saverne. Le premier des obstacles est franchi par deux tunnels de 4 877 m (entre la Meuse et la Moselle) et de 867 m. Puis il aborde les Vosges entre Niderviller et Arzviller, franchit deux tunnels de 475 m et 2 307 m, et débouche dans la vallée de la Zorn gâce à une échelle de 18 écluses (distantes en moyenne de 180 m, un des biefs mesurait 25 m) qui permettait de franchir une dénivellation de 44 mètres jusqu'à Lutzelbourg. C'était un passage long et difficile pour les bâteliers qui avaient besoin d'une journée pour parcourir 20 km. Dans les années 1960, on envisage la réalisation d'un ouvrage permettant la montée d'un bac-écluse transversal : le Plan incliné d'Arzviller - Saint Louis, mis en service en 1969, est unique en son genre en Europe. Il permet une économie de temps (il faut à peine une heure de Lutzelbourg au tunnel), de fatigue, mais aussi d'eau ; la traction des péniches dans le canal était d'abord assurée par des chevaux, puis par des tracteurs sur rails, enfin par des moteurs embarqués : dans ce domaine aussi, l'économie était substancielle. Le bac monte le long de la rampe grâce à un contrepoids, équilibré par deux petits moteurs électriques de 90 KW chacun (ce qui est très faible pour la masse transportée) qui régule sa vitesse. Quelques chiffres :
Le plan incliné peut accueillir un trafic de 39 péniches par jour, avec une montée réalisée en 4 minutes et un temps de parcours total de 20 minutes entre l’entrée et la sortie du bateau. La baisse des activités de transport fluvial est en partie compensée par le trafic touristique avec le passage de quelques 10 000 bateaux de plaisance par an. Chaque année, le site accueille environ 150 000 visiteurs : c'est le site de Lorraine le plus fréquenté ; il est ouvert d'avril à octobre. |
Accès
|